Je me levai ce soir-là de mon sommeil car rongé par la vidéo que je venais de voir sur les réseaux sociaux.

Une vidéo qui énonça que depuis belle lurette du carburant toxique voir cancérigène était vendu aux pays d'Afrique par l'occident.

Il était 1h10 du matin (heure Française), je fus alors tourmenté et je commençai à me poser d'innombrables questions. Pourquoi ce continent devrait à lui seul subir tous les maux de cette terre !

Alors je commençai à me souvenir de l'histoire apprise, pendant mon cursus scolaire, ou l'écolier que j'étais s'étonnait à chaque fois de l'histoire de l'Afrique, raconté par le maître, expliquant, comment à travers le système du commerce triangulaire, nos ancêtres furent parfois livrés en esclavage, en échange de certains biens dérisoires des conquérants avec la complicité de leur propre frère Africain.

Je me posai donc la question de savoir si cette trahison interne de la vente de nos propres frères aux conquérants étaient la source de nos malédictions ?

Je n'eus même pas le temps de répondre à cette question qu'à nouveau je fus plongé dans mes pensées. Cette fois c'est l'image d'un garçonnet qui me vins à l'esprit. Cette image me fit couler des larmes. Oui des larmes !

Qui n'aurait pas coulé des larmes ! face au regard triste et sans espoir de ce garçon tout chétif, crasseux, la peau couverte de plaies , un regard vide ; comme si cet enfant dès le bas âge n'espérait plus grand-chose de la vie. Comment pouvait-il en être autrement, lorsque l'on aurait vu et vécu, la barbarie terroriste régner et s'ériger en loi suprême.

Des lois, d'un autre âge, dans les fins fond de l'Etat du Borno ! oui vous l'aurez compris car s'agissant de Boko Haram au Nigeria.

Cette enquête documentaire sur l'origine de cette secte m'avait permis de voir des atrocités inimaginables pour le commun des mortels ; et tous cela sous les yeux de pauvres gamins, qui semblaient avoir eu le destin figé à jamais, par l'horreur vécue à répétition depuis leur naissance. Hélas ! des témoins marqués et traumatisés à vie de la barbarie des hommes, surtout par la faute de leur père et mère Afrique !

Quel exemple pour ces enfants dits de la guerre qui deviendront dans quelques années des seigneurs de la guerre, en reproduisant ce que leurs yeux n'auraient jamais dû voir. Cela me fit me rappeler, le phénomène des enfants microbes à Abidjan, qui agressent et tuent sans vergogne en toute impunité sous le regard impuissant des autorités.

Je me reposai encore une autre question, disons, une reformulation des précédentes interrogations ; Pourquoi sur nos terres d'Afrique, pouvait-on retrouver toutes les calamités de ce monde ?

En effet pendant que les autres étaient des champions dans le progrès, la technologie, le bien être et le bien vivre de leur peuple...etc.

Nous étions par contre, des champions de la guerre, des champions de la mauvaise gouvernance, des champions des épidémies et maladies, des champions du sous-développement...etc. et pour ne rien arrangé l'on continua sous des formes voilées à piller nos ressources.

Qu'avons-nous donc faire au bon Dieu !

L'Afrique est-elle une terre de malédiction ?

Cette question continua de me troubler car à ce même moment me vint à l'esprit, les images des nombreux fils et filles d'Afrique, tentant de fuir le continent par le phénomène sans cesse croissant de l'immigration, qui pour certains au prix de leur vie.

Fuient-ils la malédiction Africaine ?

Tentais-je de justifier leur départ, que je me rappelais, que moi aussi j'avais exprimé dans le temps, le désir de quitter ma terre d'Afrique pour mes études à l'étranger ; alors la question devenait de ce fait, bien plus personnelle.

Je me répétais intérieurement, que c'était pour une bonne cause, sans vraiment mentionner cette cause, comme si j'avais honte de mon propre continent et que je cherchais désespérément à le protéger, disons à me protéger de la déception qui en résulterait.

Ai-je fui, à mon tour, l'Afrique, terre de malédiction ?

Vincent de Paul ADAI